16 - Philippe Guiguet Bologne

17
Frogeraie Éditions, Rochefort, 2018
170 pages couleur
20 euros sur Amazon, 16 euros en librairies
15×10 cm
ISBN 13 978-1986178488
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extrait (de l’introduction)
« Mais ne nous y trompons pas : s’il n’est cosméticien, il y a du prédateur dans le photographe. Photographier est aller par le réel pour en soulever les voiles, mais encore explorer ce qui peut en être exploité : je ne pense pas véritablement à l’explorateur qui va prospecter un gisement pétrolier ou aurifère, mais nous ne sommes pourtant pas si loin d’un comportement aussi préhensif : le photographe prend du monde, lui retire sa substance, lui vole autant son âme – Indiens et Arabes ont sans aucun doute raison sur ce point – qu’un lambeau de sa peau. Finalement, à bien y penser, même les explorateurs les plus humanistes, en quête de découvertes de cultures et de civilisations riches de leurs différences, ont eux aussi ouvert les portes des colonialismes et des différentes exactions pratiquées par notre civilisation : l’exploration est forcément une violence contre celui sur qui elle s’opère. Dans l’exploration qu’offre l’acte photographique, je peux trouver de la recherche comme de l’étude, mais si ce mot explorer a pour sens examiner et observer, son préfixe qui désigne un état de « complète extériorité » nous rappelle que tout observateur est d’une part à distance de l’objet observé et, comme l’a montré la logique quantique, que toute observation relève d’une perturbation. Je ne montre pas ce qui est, mais je montre comment le réel réagit à ma présence. Plus que jamais, la photographie est la trace d’un « j’ai été là ». Et bien que souvent bienveillant, l’observateur reste un prédateur : il n’a de raison d’être que celle de prendre – une image comme une information, comme même, eh oui, un simple « être-là » et donc j’existe ! – Il y a donc toujours du vol comme du viol dès que l’on capture l’autre ou son monde. L’interdit fondamental de représenter la création et l’homme, dans certaines religions, aurait pu venir de ce constat : une volonté de prohiber toute possibilité de préhension de l’autre, comme si, sinon, il ne pouvait qu’être irréductiblement réduit. Mais cela fait bien sûr partie de mes petites utopies, l’idolâtrie et les jalousies monothéistes restant des affaires bien plus probantes dans cet interdit… »

résumé
La visite continue ! En cent cinquante petites images et autant de légendes, Philippe Guiguet Bologne vous invite à travers ce 17 à rejoindre les souvenirs de son année 2017. Un carnet de notes et journal intime qui devrait s’ouvrir sur l’universalité de la beauté de paysages et de personnages. Tanger passionnément, un peu des Alpes françaises, une pincée de Paris et autant de Marseille et d’Espagne, une ivresse des graphismes de Taroudannt… et voilà le lecteur, habitué aux péripéties de l’auteur, transporté ailleurs, bien ailleurs… Là où encore vibre quelque beauté, osera-t-on penser…

se procurer le livre
Des copies de 17 sont disponibles aux librairies des Colonnes et les Insolites à Tanger. Pour le reste du Maroc, la France et ailleurs dans le monde, nous vous conseillons de commander le livre directement sur Amazon. Acheter 17 sur Amazon.